Le maréchal-ferrant

 

Photo de Charles Drouin ferrant un cheval, assisté par André Mazet

20 Octobre 1962 :
Le dernier ferrage du dernier cheval de Bouray-sur-Juine.
André Mazet est teneur de pied.
Charles Drouin ajuste la corne du sabot.
L'épi de Saint-Éloi au dessus de la fenêtre.

 

Cet artisan a joué un rôle essentiel, primordial au sein de l'antique civilisation paysanne, et sans lui, l'agriculteur n'aurait pu accomplir sa tâche.

Il doit maîtriser les éléments : feu, air, eau, pour transformer la matière : le fer. À cause de cela, on le respecte et on le craint aussi. Le foyer attire et inquiète le paysan. Sur l'extérieur, par un large portail, il s'en dégage des odeurs âcres de corne brûlée. C'est surtout le bruit clair du marteau sur l'enclume polie par les coups, qui retentit jusqu'au fond du village. C'est aussi, le crépitement de l'eau du bac pour la trempe du métal. Dans une demi-pénombre, on y distingue d'abord la forge rougeoyante, puis la grande hotte et l'énorme soufflet de bois et de cuir, actionné à l'aide d'une tirette à fléau et contrepoids. C'est l'enclume, outil sacré, fixée sur un billot de bois, munie d'une table, de deux cornes, de deux yeux. Le ferrage des chevaux de trait et de labour, a lieu généralement tous les deux mois, les jours de pluie. Les autres chevaux ne travaillant qu'occasionnellement, ne sont ferrés que deux ou trois fois l'an. Le maréchal qui a l'amour des chevaux et de l'ouvrage bien fait, a la mémoire du sabot, et la pointure dans l'oeil. Il connaît parfaitement sa clientèle et il trouve tout de suite le choix des fers. On attache l'animal à ferrer, par la bride, à un anneau scellé au mur extérieur. Le propriétaire fait le "teneur de pied" pour empêcher le cheval de "tirer au renard" (se dégager), aidé de la bricole ou trousse-pied, passé autour du paturon et enroulé autour de son épaule. Le maréchal procède à l'enlèvement du fer usagé : les vieux à l'aide des tricoises coupantes et du brochoir (marteau dont la panne est fendue en pied de biche).

Ensuite il apprête le pied à l'aide du boutoir (ciseau pour nettoyer la fourchette du pied de la bête), de la rénette pour nettoyer les plaies, du rogne-pied et de la râpe-lime pour araser la corne 1es quatre pieds ainsi "parés", le maître ajuste les fers choisis à la conformité du sabot, les chauffe au rouge et les applique à l'aide des tricoises après les avoir rectifiés à la bigorne le fer laisse son empreinte en brûlant la corne. Enfin, on enfonce le clous d'une longueur de six centimètres à l'aide de la mailloche dans les étampures du fer. Les pointes ressortantes sont rabattues, coupées et incrustées dans la corne. Il faut de l'attention, car une mauvaise mise en place peut blesser l'animal. Les "fers mécaniques" de formes et pointures diverses, sont achetés chez le quincaillier en gros et livrés à domicile. Ils font gagner beaucoup de temps.

Photo ancienne montrant des apprentis maréchaux ferrants


Cour de la ferme: chariot, cerclage de roue Anesse de Mme HOMBERG (Frémigny) Maurice et Marcel PETIT enfants Avant cette utilisation, qui date de la fin du XIXème siècle, il fallait les forger sur place. Le lopin (morceau de fer de taille appropriée) était forgé en deux "chaudes": la chaude rouge cerise pour modeler, la chaude blanche pour ajuster, à l'aide de tenailles goulues et du fenestrier A deux, on forgeait soixante fers par jour. Il existe toute une série de fers orthopédiques pour pieds difformes. Les chevaux rétifs doivent être maîtrisés à l'aide du "tord-nez", des morailles qui pincent les naseaux et la lèvre supérieure, et du licol de force. Les pur-sang sont ferrés à l'anglaise. Cette méthode est plus fatigante, pour l'homme, mais moins gênante pour l'animal.

C'est un ferrage à froid qui donne une moins bonne adhérence qui doit être compensée par un plus grand nombre d'étampures. L'usure du sabot du cheval sauvage est naturellement compensée par la croissance régulière de la corne, un centimètre par mois. Mais, en raison de la domestication de l'animal, de l'empierrement des routes, du travail intensif, l'usure de la corne est devenue plus rapide que la croissance. D'où la nécessité d'appliquer un fer protecteur sur la partie du sabot en contact avec le sol. L'antiquité ignorait le ferrage, ce qui entravait les grandes équipées équestres. On utilisait cependant l'hipposandale, protection provisoire et fragile, permettant simplement la cicatrisation d'un pied blessé. Ce sont les Arabes, excellents cavaliers qui inventèrent le fer à cheval au VIème siècle. Cette innovation n'apparut en EUROPE qu'au IXème siècle, et ne fut généralisée qu'au XIème. Avec le collier d'épaule et l'attelage en file, ce fut une révolution dans les transports. Le ferrage à chaud ne se pratiqua qu'au XVIIIème siècle. Ferrage par Charles DROUIN Un cheval et Georges GUILLEMINOT Un ouvrier charron La corporation des maréchaux-ferrants date du Moyen-Age. L'apprentissage durait trois ans, suivi d'épreuves et de la confection d'un chef-d'oeuvre pour obtenir la maîtrise. Chaque maître pouvait engager deux apprentis.

Photo ancienne montrant un maréchal ferrant à l'œuvre

Depuis le XVIIème siècle, par autorisation royale, le maréchal ferrant pouvait soigner les chevaux ; il pratiquait saignées, sections cautérisations, nivellement des aspérités des dents à la râpe, extraction des dents (bouche maintenue ouverte à l'aide du "pas d'âne" ou abaisse langue. Il pratiquait couramment l'amputation de la queue par souci d'esthétique et de sécurité, à l'aide du coupe-queue. La plaie était cautérisée à l'aide du "brûle-queue". Le maréchal possédait une trousse comprenant : bistouri, rénettes pour les saignées, sondes, lancettes et aiguilles. La maréchalerie a connu son apogée au XIXème siècle ; la traction était uniquement hippomobile et la clientèle fort nombreuse : agriculteurs et voyageurs. Mais, progressivement, dès la création des réseaux ferroviaires, le déclin commença. L'automobile et la mécanisation de l'agriculture conduiront la profession à sa disparition complète. La vogue actuelle de l'équitation, aurait pu permettre une certaine renaissance du métier, avec les chevaux de selle. Mais, on se contente de ferrage à froid, et les simples poseurs de fers suffisent. SAINT-ELOI est le patron des maréchaux et des forgerons. La fête a lieu le 1er Décembre. La forge a son enseigne, c'est le bouquet de SAINT-ELOI, souvent un des chefs-d'oeuvre de compagnonnage : ensemble de fers à chevaux les plus différents et ordonnés en bouquet rayonnant.

Croquis montrant une forge animée

La forge comprend : un bâti, un foyer alimenté par une tuyère, une hotte surmontée d'une cheminée. -LE BATI : de forme généralement rectangulaire, il peut recevoir 1 ou 2 feux. Il a été longtemps constitué par un massif de maçonnerie en briques réfractaires ou communes, mais sous l'action simultanée de la chaleur et des chocs produits par les grosses pièces il y avait risque de détérioration. On a donc peu à peu adopté les bâtis en fonte supportés par une bonne maçonnerie en moellons. Quelques précautions sont cependant à prendre : il faut amener le feu à petite allure pour éviter un échauffement rapide et, à l'extinction, il faut prendre le soin de recouvrir le feu avec les scories. Les bâtis en fonte résistent aux chocs et ne se détériorent pas. La face comporte la tringle du papillon et la tringle commandant l'obturateur et l'arrivée du vent, elle est munie d'un orifice communiquant directement avec la soute à charbon. Sur la face latérale est placé le bac a eau.

- Le foyer : il est constitué par un tronc de pyramide régulier a base carrée. La petite base est percée d'un trou pour recevoir la tuyère. Le foyer repose sur une nervure venue de fonderie avec le bâti.

- La tuyère : c'est l'organe distribuant l'air sous pression. c'est d'elle que dépend une grande partie de la régularité de la chauffe et, par suite, la qualité du travail effectué. En maréchalerie, on préfère la tuyère verticale, le foyer étant plue concentré qu'avec une tuyère horizontale.

- La hotte et la cheminée : l'ensemble hotte et cheminée constitue l'appareil destiné à recevoir et à conduire à l'extérieur les gaz et les fumées provenant de la combustion. Dans les maréchaleries, les hottes et cheminées sont construites en maçonnerie armaturée avec des fers plats.

- Le soufflet : description et rôle Précisons tout d'abord que les maréchaux préféraient le soufflet ordinaire au ventilateur moderne, en effet, le soufflet permet de mener le feu à sa guise, il évite ainsi l'emballement du foyer qui risque de brûler le métal. Il a été usité dans toutes nos campagnes. Description du soufflet : Il comprend 2 compartiments A et B séparés par une cloison fixe. Les parois latérales de ces compartiments sont en cuir souple permettant l'éloignement et le rapprochement des parois supérieures et inférieures (voir schéma) La cloison et les parois b et c sont généralement faites de planches assemblées et consolidées par des barres.

Schéma explicatif du soufflet

La cloison et la paroi c sont munies chacune d'un clapet c-d s'ouvrant par le haut. Le compartiment supérieur communique par un orifice f avec le tuyau qui amène l'air à la tuyère, il supporte un poids P destiné à faciliter son mouvement de descente. La cloison a est maintenue par un étrier g solidement fixé au mur. Cet étrier porte à sa partie supérieure l'articulation h du levier i. Le levier i est muni à l'une de ses extrémités de la chaîne de commande. A l'autre extrémité, il est relié par une chaîne à la paroi inférieure du soufflet. La chaîne est terminée par un poids J destiné à ramener constamment cette paroi inférieure à sa position la plus basse. Dans le soufflet ordinaire, on a soin de munir la tubulure qui conduit l'air à la tuyère d'un clapet qui a pour mission de s'opposer à la remontée des gaz pour éviter une explosion éventuelle. Rôle - fonctionnement Le soufflet est destiné a fournir au foyer la quantité d'air nécessaire à la combustion. Dès qu'un effort est exercé sur la chaîne de commande, l'air qui remplit le compartiment B, pendant le repos, ouvre le clapet e, il passe ensuite dans le compartiment A et de là, dans la tuyère par l'orifice f. L'effort cessant, le poids J ramène la paroi C dans sa position première pendant cette période de mouvement le clapet d, sous l'action de la pression atmosphérique, s'ouvre et l'air emplit le compartiment B. Le premier effet d'un deuxième effort sera de comprimer l'air du soufflet entre les parois extrêmes, ce qui obligera en même temps le clapet d à se fermer et le clapet c à s'ouvrir de nouveau. On comprend qu'une suite ininterrompue d'efforts établira un courant d'air sous une certaine pression du soufflet à la tuyère. Une cadence rationnelle des mouvements, aidée par l'abaissement de la paroi supérieure qui suit, sous l'action du poids P, le mouvement de descente de la paroi inférieure chasse par conséquent vers la tuyère l'air du compartiment A qui donnera un débit sensiblement régulier. Afin de prévenir l'usure trop rapide du cuir du compartiment supérieur, on limite le mouvement de la paroi b a l'aide d'une chaîne que l'on fixe d'un côté à cette paroi, de l'autre à l'étrier. Le soufflet ordinaire est peu susceptible aux dérangements et est parfaitement maniable. Il a cependant le défaut d'être encombrant et il demande un effort supplémentaire au compagnon.

 

Accessoires de la forge

  • Pelle en tôle pour le charbon
  • seau pour alimentation du bac à eau
  • tisonnier
  • pique-feu pour enlever le mâchefer
  • mouillette pour arroser le feu de manière à le circonscrire tout en produisant l'agglomération du combustible.
  • L'enclume
Croquis de deux maréchaux-ferrants tapant sur l'enclume

 

C'est un bloc de fer coulé ou de préférence forgé dont la partie supérieure appelée "table" est utilisée pour forger et ajuster le fer. La table est aciérée sur 3 ou 4 cm d'épaisseur. L'enclume de maréchal diffère de l'enclume de forgeron en ce que la table est légèrement bombée depuis l'extrémité gauche jusqu'à la partie médiane. Cette disposition facilite l'étirage du fer, en diminuant la surface opposée au coup de marteau dans l'action de contre-forger. L'extrémité gauche, de forme conique, est appelée "bigorne". L'extrémité opposée, coupée carrément et oblique en dessous constitue le "talon". La "mortaise" est un petit trou carré situé sur la table près de la "bigorne" destiné à loger la tranche et utilisé aussi quelquefois pour placer le fer dont on va contre percer les étampures. Les faces latérales de l'enclume sont planes. la base est rectangulaire ou formée de 4 pieds en arcades. L'enclume couramment employée pèse 150 Kg environ. Elle est placée sur un billot en bois généralement en orme "tortillard". elle a la forme d'un tronc de cône ou d'un tronc de pyramide grossièrement équarri, parfois fretté. Elle est fixée à l'aide de 4 coins de fer fortement enfoncés ou de tire-fond. Sur une enclume aciérée, le marteau rebondit fortement. S'il ne rebondit pas, c'est que l'enclume a besoin d'être réparée et de subir un rabattage avec demi-aciérage ou aciérage complet. Les compagnons maréchaux sont unanimes à reconnaître qu'une enclume qui résonne mal, fatigue l'ouvrier, lui "coupe les bras". Le son varie avec la dureté et l'homogénéité du métal. Une enclume de bonne qualité donne un son clair et étendu, s'il devient mat, il indique une fêlure. On appelle également la bigorne, une enclume portative à table plate sur laquelle on rectifie le fer.

  • L'établi est un madrier en chêne formant une table longue et étroite fixée au mur de l'atelier à l'endroit le mieux éclairé.
  • L'étau est fixé sur l'établi, le pied reposant sur une crapaudine peut tourner sur un angle de I80°. On admet généralement qu'il est à une hauteur suffisante quand les mâchoires arrivent à la hauteur du coude du compagnon debout.
  • Le billot est un bloc de bois cylindrique servant à contre-percer les fers. Son emploi a l'avantage de prolonger la durée de l'étau sur lequel sont souvent débouchées les contre-percures.

 

Photo ancienne devant une échoppe de serrurerie / maréchal-ferrant avec les ouvriers

 

OUTILLAGE DU MARECHAL

 

Outillage de forge :

Les marteaux : ils sont de 4 sortes :

  • 2 ferretiers, l'un servant à forger, de forme lenticulaire, portant près d'une extrémité un oeil où s'introduit le manche; l'autre plus petit pour ajuster.
  • 1 marteau à frapper devant, fort marteau à panne, à bouche carrée, que le frappeur tient à deux mains.
  • 1 autre marteau plus petit, dit à panne ou à main pour faire les lopins, bigorner, finir le fer. Les ferretiers et marteaux sont de poids variant avec celui des fers couramment forgés.

Les manches en bois de houx ou de cornouiller ont une longueur convenable ne dépassant pas trop la main de l'ouvrier. En effet, pour le ferretier, il faut éviter un contrepoids inutile susceptible de diminuer effet des coups, de même le marteau à frapper devant deviendrait une gêne pour mouvoir les bras.

Instruments de ferrure :

Les instruments employés pour la ferrure à la française sont :

  • Le brochoir : petit marteau de forme spéciale qui sert pour parer le pied et implanter dans la paroi les clous qui doivent fixer le fer au pied. Pour qu'un brochoir soit utilisable dans de bonnes conditions, il faut que la "bouche" ou "face frappante" soit dans le même plan que l'extrémité du manche, on dit alors qu'il est bien bridé.
  • La mailloche : remplace souvent le brochoir, elle est dépourvue de panne c'est-à-dire de la partie échancrée opposée à la "bouche" qui, dans le brochoir, sert à attacher les clous coudés ou ayant pris une mauvaise direction. D'après les ouvriers, elle est "plus en main" et a l'avantage de pouvoir être fabriquée à l'atelier.
  • Le boutoir : instrument fort ancien, bien antérieur à la ferrure à clous. Il tend à disparaître de plus en plus de la pratique courante. C'est une sorte de rabot qui sert à aplanir le bord inférieur de la paroi et à nettoyer à la fourchette. Utile dans certaines mains, il peut être nuisible dans d'autres, c'est un instrument contraire aux principes traditionnels de la ferrure rationnelle. C'est également avec un boutoir maladroitement manié que le maréchal provoque la rupture des arcs-boutants et la formation de seimes en talons (maladie du sabot).
  • Le rogne-pieds : Sorte de couteau en forme de lame de sabre de 0,25 m environ de longueur servant à dériver les clous et à rogner l'excédent de la corne. On lui reconnaît deux extrémités, un tranchant et un dos. Le tranchant est affilé à une extrémité, tandis que l'autre conservée, émoussée sert à dériver les clous et tient lieu de repoussoir. Il faut exiger qu'il soit bien tranchant, surtout s'il s'agit de parer un pied malade qui demande à ne pas être ébranlé.
  • Les tricoises : sorte de fortes pinces à mors recourbés et tranchants qui servent à soulever le fer pour l'enlever du pied ou retirer les vieilles souches. Elles servent également à faire porter le fer chaud en l'appuyant fortement contre le pied, à retirer un clou coudé ou, en prenant une fausse direction, à couper, à river les clous et à les serrer au fer et au pied.
  • La rape : on distingue :
    • La râpe du maréchal : c'est une sorte de râpe à gros grains ayant les deux faces planes. Elle est utilisée pour niveler la face plantaire du sabot et arrondir son contour.
    • La râpe-lime : lime d'un côté et râpe de l'autre. Elle répond aux différents besoins et est adoptée dans la majorité des ateliers.
  • Le repoussoir : C'est un poinçon rectangulaire qui sert à élargir les contre-perçures, à repousser les clous dont on ne peut saisir la tête avec les tricoises ou à faire sortir par la face externe de la muraille les souches qui restent dans la paroi.
  • La pince à souches : Elles sont de plusieurs modèles, elles servent à saisir la lame du clou au fond de l'étampure et à permettre de l'arracher en serrant la pince à l'aide des tricoises.
  • Le tablier de forge : C'est un grand morceau de cuir qui sert à garantir le maréchal. Il est d'un emploi courant.
  • Les tenailles
    Les différentes sortes de tenailles sont :
    • les tenailles "à mettre au feu ou lopinières" Elles servent pour maintenir et retourner le lopin dans le foyer. Elles ont en général 1 m. de long pour éviter au ferretier de trop s'approcher du foyer.
    • les tenailles à main à mors ou mâchoires rapprochées.
    • les tenailles justes à mors ou mâchoires éloignées.
    • les tenailles goulues servant d'entenailler le fer aux différents temps de fabrication.
  • Les étampes : pour pratiquer les étampures
  • Les poinçons : pour contre-percer
  • Les tranches : à chaud ou à froid pour couper le fer.
  • La boîte à ferrer ou servante : Elle sert a contenir les instruments de ferrure et les clous. Elle doit être de dimensions convenables a la main du compagnon ferrant.
  • Le clou à cheval : On distingue dans chaque clou : la frappe, la tête, le collet, la lame et la pointe. La pyramide inférieure est à section carrée pour la majorité des clous employés en maréchalerie agricole. Elle est de forme rectangulaire dans les modèles adoptés dans les cavaleries, disposition plus avantageuse du point de vue de la solidité de la ferrure.
  • Le fer à cheval : C'est une barre de métal plus large qu'épaisse, contournée sur elle même, de manière à se mouler sur la circonférence du sabot dont elle protège la face plantaire. Ses différentes parties s'appellent (voir schéma) : - la pince : partie antérieure du fer qui correspond à la pince de la paroi - les mamelles : du dedans et du dehors, situées de chaque côté de la pince - les branches : du dedans et du dehors, elles s'étendent des mamelles aux extrémités du fer et correspondent aux quartiers du sabot - les éponges : extrémités des branches, elles correspondent au talon du pied. Les fers ordinaires de devant sont plus larges que les fers arrières. Il faut les adapter au pied de l'animal. Le fer doit mouler le pied tout en lui faisant conserver son aplomb. Il ne doit pas entraver la liberté du mouvement du pied. Pour ferrer un cheval, le maréchal-ferrant utilise la plupart des outils cités précédemment -(brochoir, butoir, rogne-pied, tricoises, râpe, repoussoir, etc. )

 

Schéma explicatif de fer à cheval et de sa position sur le sabot du cheval

DIFFERENTES FORMES DE PIEDS DE CHEVAUX Pieds : - grands ou petits - plats a bords renversés - encastelés - à talons serrés- à talons bas (il faut mettre une cale sous le fer par soudure directe à la forge) - à talons faibles - cerclés - dérobés - rampins - pinçards - de travers

Schéma de l'anatomie du pied de cheval et de ses différentes parties, vue de côté

Schéma de l'anatomie du pied de cheval et de ses différentes parties, vue de dessous

Dans certaines régions de France, lorsqu'un fer est lâche ou prend du jeu sur le pied, on dit que le cheval "clabote".

On ferre également les ânes, les mulets, les boeufs. Pour les chevaux entiers ou nerveux, on se sert du "travail à ferrer" ou de la "bricolle"- Ce sont deux châssis de bois dressés dans la cour de la forge. L'apprenti (ou aide) soulève la patte du cheval qu'il maintient fermement

Schéma des silhouettes du pied de cheval sur différentes coupes

MANIERE DE FERRER UN CHEVAL

  1. Dégarnir le pied du vieux fer
    Pour cela, le maréchal-ferrant prend le brochoir et le rogne-pied, redresse avec le tranchant obtus de l'outil les "lames" des clous repliés sur la paroi cornée du sabot. A l'aide des tricoises (tenailles) il introduit l'un des mors sous le fer pour le soulever en basculant les manches de l'outil. Ceci a pour but de faire saillir les têtes de clous, il les arrache ensuite avec les tricoises.
  2. Préparation du pied
    Avec le brochoir, le maréchal-ferrant racle l'excédent de corne de façon à préparer le pied qui va recevoir le nouveau fer.
  3. Forgeage et présentation du fer
    Le fer est chauffé au rouge, pas plus, car il ne faut pas recuire ou brûler le métal (d'où nécessité d'avoir le fond de la forge sombre pour bien voir les couleurs de chauffe). Le fer est ensuite présenté, encore chaud, sur la face plantaire du pied pour en prendre la tournure et la pointure. Il est appliqué sur le sabot où il est maintenu avec les manches des tricoises. La chaleur ramollit la corne, facilitant ainsi le nivellement de la face plantaire. Le fer est alors refroidi (passé à l'eau, et posé au sol une fois la position ajustée, de façon à ne pas commettre d'inversion.
  4. Fixation du fer
    Le fer est fixé à l'aide de clous de sections carrées se terminant par une lame effilée, cette lame est rabattue et repliée sur la face cornée du sabot. Avec les tricoises, le maréchal-ferrant coupe l'excédent du métal après rabotage . Ensuite, pour assurer le clouage définitif, il "porte coup" sur la partie retournée du clou avec les mors des tricoises. En général, il frappe d'un coup de mailloche sur la tête du clou pour assurer le scellement du fer sur le sabot. Parfois, pour parfaire l'ouvrage et donner ainsi un cachet de finition, le maréchal-ferrant vernit le sabot du cheval.



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